Méditation en forme de Lectio Divina
“Parle, Seigneur, ton serviteur écoute” (1 Samuel 3: 10)
Cette première étape consiste à lire un passage de la Bible. Toutefois, il ne s’agit pas de le lire comme on lirait un article de journal, rapidement pour en retenir l’idée générale. La
lectio est une phase de lecture lente, posée, dans laquelle chaque mot doit être entendu. Nous devons nous mettre entièrement à l’écoute de la parole de Dieu. A travers les mots,
c’est la voix du Seigneur que nous guettons. A travers le texte, c’est une présence que nous cherchons.
La parole est nourriture de l’âme ; cette étape est donc celle qui nous permet de la goûter. Il est important d’être tout entier à cette expérience comme pour savourer un plat délicat : dans la
curiosité et l’attention à chaque nuance, à chaque subtilité et à ce que cela éveille en nous.
C’est à partir de la lectio que se fait la meditatio. Il est bon d’éviter un raisonnement sur les textes et de ne pas chercher trop
rapidement des applications à partir des textes médités. Cette meditatio doit être prudente. Elle ne doit pas nous fixer sur nous-mêmes, elle ne peut que nous
fixer sur Dieu ; elle ne peut être œuvre humaine, étude, analyse ; elle doit rester accueil et ouverture. Elle est un désir d’intelligence et de vision. Elle mène vers une
adhésion priante et favorise une contemplation toujours plus unifiée et plus complète du mystère de Dieu, selon ses vues. C’est une étape délicate.
La prière est formulée par rapport aux textes qui la nourrissent. Peu à peu, on s’habitue à transformer les textes en prières courtes, en invocations simples, en brèves
paroles qu’on répète intérieurement ; elles soutiennent une prière plus profonde. elle sera l’aspiration que le cœur formule avec des mots simples, le plus souvent dans un silence.
La prière du cœur est un élan de l’âme, un mouvement d’admiration devant la grandeur, la beauté du mystère révélé. Cette prière, nourrie de la Parole de
Dieu, peut être louange, confiance, action de grâces, demande de conversion et de pardon, supplication.
L’oratio, la prière filiale, devient contemplation divine. L’homme adhère de tout son cœur à Celui qui l’a créé.
La contemplatio dépasse tout effort par un acte d’adhésion à Dieu dans la foi à son Amour ; elle devient espérance en sa miséricorde, elle s’étend en
charité pour aimer tout ce que Dieu aime et reporter tout à Lui. On aime pour Dieu, à cause de Lui, comme Lui, par amour de Dieu et amour des hommes. La contemplation fixe dès
maintenant tout l’être en Dieu ; elle permet à l’homme d’être par sa seule présence le témoin de Dieu, l’instrument de sa bonté, le signe de sa charité.