Méditation d'aujourd'hui

d'hier et de demain 

 

 De la brièveté de la vie

 

ou

 

Du temps qui passe

Similitude de deux textes qui font réfléchir à notre courte vie

et d’un poème pour y méditer.

 

(Sénèque)

 

Nous n’avons pas trop peu de temps, mais nous en perdons beaucoup. La vie est assez longue ; elle suffirait, et au-delà, à l’accomplissement des plus grandes entreprises, si tous les moments en étaient bien employés.

Pour qui sait l’employer, la vie est assez longue. Mais l’un est dominé par une insatiable avarice ; l’autre s’applique laborieusement à des travaux frivoles ; un autre se plonge dans le vin ; un autre s’endort dans l’inertie ; un autre nourrit une ambition toujours soumise aux jugements d’autrui ; un autre témérairement passionné pour le négoce est poussé par l’espoir du gain sur toutes les terres, par toutes les mers ; quelques-uns, tourmentés de l’ardeur des combats, ne sont jamais sans être occupés ou du soin de mettre les autres en péril ou de la crainte d’y tomber eux-mêmes. On en voit qui, dévoués à d’illustres ingrats, se consument dans une servitude volontaire.

Plusieurs convoitent la fortune d’autrui ou maudissent leur destinée ; la plupart des hommes, n’ayant point de but certain, cédant à une légèreté vague, inconstante, importune à elle-même, sont ballottés sans cesse en de nouveaux desseins ; quelques-uns ne trouvent rien qui les attire ni qui leur plaise.

La mort les surprend dans leur langueur et leur incertitude.

(Luc, 12 16-24)

 

En entendant parler Jésus, un des convives lui dit : « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! »

16 Jésus lui dit : « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde.

17 À l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : “Venez, tout est prêt.”

18 Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser. Le premier lui dit : “J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; je t’en prie, excuse-moi.”

19 Un autre dit : “J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je pars les essayer ; je t’en prie, excuse-moi.”

20 Un troisième dit : “Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne peux pas venir.”

21 De retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître. Alors, pris de colère, le maître de maison dit à son serviteur : “Dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville ; les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux, amène-les ici.”

22 Le serviteur revint lui dire : “Maître, ce que tu as ordonné est exécuté, et il reste encore de la place.”

23 Le maître dit alors au serviteur : “Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie.

24 Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner.” »

Poème : « Reviens, pécheur, à ton Dieu qui t’appelle »

D’après Louis Racine

 

Reviens, pécheur, à ton Dieu qui t’appelle,

Viens au plus tôt te ranger sous sa loi.

Tu n’as été que trop longtemps un rebelle,

Reviens à lui puisqu’il vient jusqu’à toi.

 

Pour t’attirer n’ai-je pas fait entendre,

O fils ingrat que partout je poursuis,

La voix d’un Père et, de tous, le plus tendre ?

Et cependant, malheureux, tu me fuis.

 

Attraits, remords, souvenirs, doux langage,

Que t’ai-je épargné pour ton cœur inconstant ?

Tout mon amour pouvait-il davantage ?

Pour toi surtout devait-il faire autant ?

 

Ton cœur indigne qui m’oublie et m’offense,

De ma bonté se prévaut chaque jour.

Plus de rigueur vaincrait ta résistance.

Tu m’aimerais si j’avais moins d’amour.

 

Ta courte vie est un songe qui passe.

Et de ta mort le jour t’est incertain.

Si j’ai promis de t’aider par ma grâce,

T’ai-je promis même un seul lendemain !

 

Le ciel doit-il te combler de délices

Dans le moment qui suivra ton trépas ?

Ou bien l’enfer t’accabler de supplices ?

C’est l’un des deux et tu n’y penses pas !

 

Allons ! Fils ingrat ! Dépêche-toi avant qu’il ne soit trop tard.

Regarde sur toi le poids des ans, crois-tu être immortel ?

N’est-il pas tant que tu te soucies de ton avatar ?

Repens-toi et prie Dieu qu’il t’accorde la vie éternelle.



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